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Shanghai Samourai
29 août 2004

Mal Fichu

C'est la gorge rauque, les yeux lourds et fiévreux, le nez encombré, les membres du corps tout courbaturés que je viens encore me faire du tort aux rétines devant cet engin de malheur qui non content de me tirer comme par un sortilège puissant de mon lit de souffrance m'oblige à boire du café froid et à poser mes doigts peu prestes ce matin sur ce clavier. Pour y écrire quoi ? Et bien rien qui vaille la peine. Georges Bush est toujours président des Etats Unis d'Amérique, Mr Sarkozy mesure toujours 1m54 et ce n'est pas cette année que j'irais en excursion au pays d'Irak.

J'aurais bien voulu aborder ici un ou deux pans de mon passé mais parler de Shanghai en cette heure matinale me parait être une tentative perverse de mon subconscient pour me rappeller à quel point cette période fut si riche et si lumineuse pour moi en comparaison avec la triste réalité de mon quotidien actuel, oui, celui que je subis présentement. Mais n'allez point tirer d'hâtives conclusions sur la nature de mes intentions en me confiant de la sorte. Loin de moi l'envie de partager la moindre once de déprime contagieuse avec qui que ce soit, je laisse cela à plus compétent que moi en la matière et qui d'ailleurs exercent leurs talents sur d'autres blogs réservés à cet effet.

D'ailleurs, je tiens à tirer ma révérence et saluer d'un bon coup de feutre (le chapeau jeunes gens, de la marque Mossant) ces personnes dont l'ingénuosité à dramatiser et mettre en scène leur malaise surement réel et très respectable me laisse pantois. J'avoue qu'à "surfer" (douce france des anglicismes) sur certains de ces lieux de contrition intime ouverts au public agit sur ma psyché à la manière du gingseng, tonifiant et rassurant quant à la jauge de ma santé mentale.

Considérez deux secondes la chose et vous conviendrez avec moi qu'il faut un je ne sais quoi de brio et de génie pour organiser son blog comme un fossoyeur s'occuppe de ses tombes. Je suis nul (ou nulle), moche, j'ai pas d'amis, je veux mourir avec un épieu en bois de chêne planté dans le coeur, ce blog est noir (couleur récurente d'ailleurs) comme mon âme qui ne veut plus de cette vie infâme etc... On les dit Gothiques, dégénérés mentaux, morbides et amateurs de partouzes nécrophages mais non, ce sont simplement d'authentiques romantiques, peut-être un peu "toc-toc de la cafetière" comme dit ma Tante Agnès mais très sympatiques et réjouissants quant à leur conception de la poésie.  

Je suis même un jour et par le plus grand des hasards tombé sur un blog ou tout était noir. Tout noir, du fond d'écran jusqu'aux polices de caractères. Très conceptuel. Et il y avait un texte bien caché! Je ne m'en suis rendu compte que grâce à une embardée soudaine de ma souris et un click gauche fortuit. Et là ma foi, je dois dire que j'allais de ravissements en ravissemnent. La personne semblait assez férue d'auto-mutilation d'après mes déductions, de promenades fort nocturnes dans le petit cimmetière local dans lequel je cite "il n'y a qu'ici, avec les morts, que je me sent vivante". A cela autant vous dire que j'ai demandé à ma bonne vieille Amah (ma nourrice, toujours à mes côtés) de me servir une coupe de pétillant pour saluer l'incommensurable profondeur philosophique de cette simple phrase.

 Le seul reproche que je me permet, bénin et tout à fait amical, c'est qu'il est parfois très pénible de lire du noir sur un fond d'écran noir. Ceci dit je comprends tout à fait le partit pris esthétique et j'imagine que leur conseiller d'éclaircir un tantinet le graphisme de leurs pages de couleurs plus lisibles serait à leur encontre faire preuve d'un atrôce mauvais goût et d'un manque de tact évident. Et j'exagère car le noir n'est pas la seule couleur utilisée en ces lieux, il y a aussi beaucoup de rouge. Un rouge sang cela va de soi. Parfois des photographies très instructives vous permettent de faire la différence entre les parties du corps intérressantes à mutiler de celles qui ne le sont que très peu. Bien qu'il m'ait semblé comprendre que rien dans l'absolu ne s'oppose chez nos amis à une mutilation générale voire définitive.

Bien, veillez donc m'excusez chers lect-eurs (trices) de passage je suis bien malgré moi forcé de suspendre là ces considérations anecdotiques, la grippe semble avoir momentanément raison de mes facultés de dactylographe.

Je vous ferais surement partager ultérieurement certaines de mes découvertes à l'endroit de ces blogs décidément pas si tristes qu'on aurait tendence à le croire.

Jean D'O.              

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